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Jouer jusqu’à l’égalité et l’équilibre

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Dans la plupart des jeux dits compétitifs, le but est d’engendrer un gagnant et un perdant.

Par exemple au football, si au terme du match, les deux équipes sont à égalité,

alors il a prolongation, et s’il y a toujours égalité à l’issue de la prolongation,

on procède à une séance de tirs au but pour départager les équipes.

Pourtant, le jeu peut se déployer dans un tout autre objectif :

nous pouvons jouer jusqu’à l’égalité et jusqu’à l’équilibre

[un équilibre à un instant T, au demeurant relatif, incertain

et variable]. Ici, l’égalité est entendue comme une égalité

des statuts, des chances et des conditions d’accès.

Dans le fond, l’idée, ou plutôt l’utopie créatrice, est plus

de tendre vers des formes d’équité non compensatoire : 

c’est-à-dire une équité qui permette la libération, l’inclusion

et la participation ; une équité instaurée avec considération

et méthode, sans l’emploi de trop de contraintes ou d’outils

[cela dit, leur usage peut mener à la créativité et à la liberté…].

Chacun et chacune joue son rôle, exprime ses aptitudes et talents,

individuels et collectifs, comme dans une relation donnant-donnant.

Tous les participants partagent un but, tous visent une finalité commune.

Ainsi le jeu est qualifié de « gagnant-gagnant », ou de « jeu coopératif ».

Chaque équipe coopère avec l’autre dans le but de trouver un équilibre.

C’est le grand jeu du vivant. Ainsi fonctionne les écosystèmes naturels.

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De la compétition à la coopération, des prédations et dominations excessives aux régulations écosystémiques :

 

Par exemple, considérons l’acacia, le koudou [grande antilope] et le lion. Ce cas de figure montre comment les plantes et les animaux évoluent ensemble. Ici, ce qui s’apparent à de la compétition entre espèces, devient une coopération pour le maintien de la vie et pour l’équilibre écosystémique. Le koudou mange les feuilles des acacias et le lion mange les koudous. Ainsi va la vie. Sur un espace donné, s’il y a trop de koudous et pas assez de feuilles d’acacias, la population des koudous diminuera par manque de nourriture, et ensuite ce sera au tour de celle des lions. S’il y a abondance d’acacia, ce sera l’inverse : la population des koudous augmentera, de même que celle des lions. Si la population des koudous se déploie à outrance, les acacias seront en péril, et la population des lions aura tendance à croître… du moins un temps, car une surpopulation de koudous peut générer un désert sans acacia, les feuilles d’acacia étant la source de nourriture principale des koudous dans certains territoires. Plus encore, s’ils se sentent en péril, les acacias peuvent produire un « poison » à l’encontre des koudous. Ils peuvent augmenter les taux de tanin dans les feuilles de façon à entrainer la mort des koudous. En effet, si une surpopulation de koudous engendre une surconsommation des feuilles d’acacias, alors les acacias réagissent en augmentant l’efficience de leurs défenses chimiques, et ce afin de réguler la population de koudous. Si les prédateurs, comme le lion dans la savane, ont un pouvoir de régulation, cette histoire montre que les arbres eux-mêmes pensent et mettent en œuvre des stratégies de défense, permettant ainsi un équilibre naturel qui garantit leur survie.

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L’ANECDOTE « LE KOUDOU ET L’ACACIA » : Dans les années 1980, dans la province sud-africaine du Transvaal,

plusieurs ranches furent touchés par une mortalité anormale des grands koudous, des antilopes élevées pour la chasse.

Après autopsie, les scientifiques ont réalisé que ces koudous étaient morts alors que leurs estomacs étaient remplis de

feuilles d’acacia. Le décès était dû à la forte teneur en tanins de ces feuilles, qui a inhibé leur digestion. En réponse à

ces herbivores en surpopulation, les acacias ont augmenté la concentration en tanins dans leurs feuilles jusqu’à des

niveaux mortels pour les koudous. Aussi, les acacias ont la capacité d’avertir leurs semblables d’un danger en émettant

un composé volatil, l’éthylène, qui se diffuse sur quelques mètres. Les acacias situés sous le vent captent l’éthylène

et synthétisent à leur tour des tanins dans leurs feuilles. Ceci illustre la capacité de communication inter-plante. 

Les koudous sauvages, qui vivent en liberté, ne sont quant à eux pas affectés, dans la mesure où ils changent

d’arbre lorsque la concentration en tanins augmente.

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Une situation d’invasion, de domination abusive, d’imposition excessive, ne peut se maintenir indéfiniment. Celui qui marque son autorité, « gagne » : du pouvoir, de l’argent, du territoire, de la reconnaissance, du respect… mais seulement provisoirement. Sur le long terme, ce dernier ne peut conserver cette position sans la considération et sans le respect des autres éléments écosystémiques, souvent appelés les « ressources » du milieu… car la diversité, la coopération et la coévolution sont gage d’équilibre.

Ainsi le grand jeu de la vie se déploie dans un sens gagnant-gagnant, du brin d’herbe au roi de la jungle. 

Si nous fonctionnons socialement de la sorte, alors nous pourrons tendre vers plus de conciliation et d’harmonie au sein du vivant, c’est-à-dire entre les humains et avec l’environnement naturel.

 

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Coopération et compétition servent le même but : le maintien de la vie et l’équilibre social 

 

Il n’est pas question de supprimer les jeux compétitifs, car les confrontations et les affrontements font partie du vivant, et car ceux-ci peuvent générer de l’émulsion. Cela dit, l’idée n’est pas de chercher à tout prix à battre l’adversaire, de le rabaisser voire de le détruire, ni de se glorifier et de se sentir supérieur. L’idée est davantage de se développer mutuellement dans le jeu de la relation à l’autre. De cette manière, les gains sont multiples de part et d’autre : compréhension réciproque [du jeu de l’autre], apprentissage et maîtrise [de son propre jeu, de ses stratégies, techniques et pratiques], effets de synergie et élévation globale du niveau de jeu [coopération créative], adaptabilité à l’autre, aux nouveaux paramètres et contextes, ouverture et résilience, etc.

 

Aussi, même dans les jeux coopératifs, la compétition est présente, 

mais orientée différemment [versus les jeux purement compétitifs].

En effet, en toute forme de coopération, un défi peut être relevé. 

Le défi n’est pas de battre l’autre, il est d’exprimer ses potentiels,

de prendre des initiatives et d’expérimenter, de se dépasser, 

de créer une émulsion, une avancée bénéfique à l’ensemble.

 

En termes d’éducation, le but est de faire valoir les jeux coopératifs et l’apprentissage

expérientiel, comme un moyen de tendre vers l’émancipation et l’épanouissement,

sachant que ceux-ci s’élaborent nécessairement avec l’autre, non contre l’autre.

Le bonheur n’est pas la destination, ni l’atteinte d’une position supérieure à autrui.

Le bonheur est un état d’esprit, un choix et un chemin. Avoir de la gratitude envers

les leçons et victoires que la vie nous apporte, voilà qui contribue à l’épanouissement.

 

Nous sommes toutes et tous des élèves autant que des enseignants. Les vrais maîtres n’enseignent pas la vérité, ils la vivent. Les bons élèves ne boivent pas le savoir aveuglément, ils l’intègrent et le questionnent au travers de leur vécu, de leurs nouvelles expériences et réflexions. En d’autres mots, d’une part, les vrais maîtres n’exercent pas une autorité absolue et n’énoncent pas de vérités figées. D’autre part, les bons élèves ne se soumettent pas à toute forme de savoir et savent désobéir pour créer l’avenir.

 

Aussi, partageons nos connaissances et offrons notre aide uniquement lorsque quelqu’un souhaite recevoir vos conseils. Donnons à ceux et celles qui sont dans le besoin et dès lors que nous avons les moyens de le faire. Ne donnons pas de réponses aux questions qui n’ont pas été posées. Il est inutile de dire à quelqu’un qu’il a tort, ou qu’il a besoin de vous. Il est vain de s’expliquer, de se justifier et de se défendre de ses actes devant les autres. Il n’est pas nécessaire de parler de soi et de ses expériences. Soyons humbles et sages. Agissons comme de vrais maîtres. Coopérons avec le monde du vivant. Le maître ne poursuit pas les autres pour expliquer la vérité. Un véritable maître reste dans sa pudeur et attend ceux qui viennent de leur propre initiative et sollicitent de l’aide et du soutien, de l’initiation et du savoir, de l’amour et de la lumière.

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