
Lâcher-prise et Présence
« Il vous est sans doute déjà arrivé d'avoir un nom sur le bout de la langue et de vous acharner pendant de longues minutes pour enfin le retrouver... mais en vain ! Pourquoi ce nom, que pourtant vous connaissez bien, ne vous parvient-il pas à l'esprit ? Plus vous faites des efforts pour vous en souvenir et moins vous vous en souvenez. Résigné, vous LÂCHEZ-PRISE sur votre recherche. Vous passez à tout autre chose. Soudain, le nom recherché arrive de lui-même et sans fournir le moindre effort. »

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LÂCHER PRISE > ÊTRE PRÉSENT > ÊTRE SOI
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Penser de manière obsessive à un « problème » ou à un enjeu
est souvent totalement inefficace et ne le règle absolument pas.
Bien au contraire, s’en détacher provisoirement permet d’apaiser
les esprit, de détendre les tensions, et surtout d’ouvrir l’intuition,
pour laisser place à la créativité et faire émerger une « solution »,
autrement dit une vérité, une clé ou une perspective nouvelle.
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LÂCHER PRISE consiste en une attitude intérieure
à la fois de détachement, de présence et d’ouverture :
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• Se défaire des croyances aveuglantes, des illusions
limitantes, des habitudes qui freinent et renferment.​
• Se relaxer et se vider l’esprit, notamment par le biais
de diverses formes de médiation plutôt que de distraction.
• Se libérer, dépasser les peurs paralysantes, se détacher
des pensées parasites et des émotions négatives.
• Orienter son énergie seulement sur le présent
et sur ce qu’il est possible de maîtriser, autrement dit
se détacher du passé et du futur, distinguer la « zone
d’influence » de la « zone de préoccupation ».
• Etre flexible : reconnaitre et accepter l’incertitude,
s’ouvrir à l’imprévu, puis faire face à l’inconnu.
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Cette posture aide à façonner et à ajuster son regard sur le monde,
à adopter une vision positive de soi et de l’avenir, à convertir le négatif
en positif [par exemple, « être pour la paix » plutôt que « contre la guerre],
à explorer l’ailleurs en fonction des signes qui se présentent à soi,
à naviguer avec enthousiasme, optimisme et espoir, à agir selon
ses potentiels, selon ses tendances et aspirations porteuses.
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Lâcher prise, c’est abandonner la toute-puissance de l’ego,
celle du moi séparé, seul face aux autres et seul contre tous.
Le sens du moi séparé se maintient, instant après instant, par
le refus plus ou moins conscient du différent, du nouveau, du
changement, même s’ils sont souhaitables, voire nécessaires.
Ce refus s’accompagne de la prétention sous-jacente à tout
vouloir contrôler. Pourtant, c’est en nous efforçant de contrôler
tout ce qui nous entoure, tout le temps, que nous en venons
à gaspiller notre énergie, voire que nous nous épuisons.
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Nous refaisons sans cesse le monde à grands coups de « si » et
de « quand », au nom de ce qui « devrait être », « aurait pu être »,
« pourrait éventuellement être ». Ainsi nos pensées errent, tantôt
dans le passé et tantôt dans le futur. Il est rare que nous soyons
vraiment « ici et maintenant », alors même que nous ne pouvons
pas être ailleurs qu’ici et à un autre moment que maintenant.
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Lâcher prise, c’est apprendre à pardonner et à renoncer.
C’est faire pousser les germes de l’apaisement [conditions
de paix] et se libérer d’une situation . Afin d’y parvenir, il s’agit
de sonder notre cœur et d’identifier à qui accorder notre pardon,
ou à quoi nous avons intérêt de renoncer, puis de s’en éloigner.
Autrement dit, il s’agit de reconnaitre la source du mal [injustice,
humiliation, impuissance, trahison, etc.] et de vouloir la dépasser.
Pardonner implique le désir de le faire, bien plus que de savoir
comment le faire. La capacité à pardonner et l’acte de pardon
génèrent un mieux-être avec soi-même et contribuent
même à guérir de nombreuses maladies.
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« Avant de guérir quelqu’un, demandez-lui s’il est prêt
à abandonner les choses qui le rendent malade. »
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- Hippocrate, médecin et philosophe -
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Afin de s’orienter dans une nouvelle voie, il convient d’abord
de s’arrêter et de prendre le recul suffisant pour se désengager,
pour se détacher des conventions et habitudes qui retiennent.
Puis il s’agira de convertir la peur en désir, et d’oser s’aventurer.
Le premier pas à accomplir consiste alors à accepter de perdre
des repères connus, de renoncer à un certain confort, sans aucune
assurance du gain à venir. Le second pas sera de s’engager et d’agir
avec clairvoyance et sagacité, avec force et courage, d’avancer avec
attention et altruisme, persévérance et patience, vers le futur souhaité.
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Lâcher prise signifie être là, attentif et actif, être simplement à sa place,
sans jouer de rôle, sans lutte et sans jugement. Cela signifie se connecter
à l’instant présent, le ressentir intensément, agir en son sens et s’en satisfaire.
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Quand nous lâchons le contrôle, sur soi et sur notre entourage,
le naturel et l’authentique tendent à se manifester avec évidence.
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Aimez-vous votre partenaire pour ce qu’il ou elle est ou pour la façon dont vous
le ou la modelez ? Laissez-vous vos enfants décider et construire leur autonomie
ou guidez-vous vos enfants dans le sens de ce que vous voulez qu’ils deviennent ?
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Sans doute souhaitez-vous le meilleur pour votre entourage, pour vos enfants,
pour votre partenaire et pour vos amis. Dans cette finalité, soit vous les guider
sur le chemin que vous considérez comme étant le plus adapté pour eux,
selon vos propres idéaux, soit vous les conduisez à être eux-mêmes,
uniques et authentiques, à trouver le véritable sens de leur vie.
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Prendre soin et être bienveillant est essentiel à la vie. Ainsi nous prenons soin des personnes
et des choses que nous aimons, que nous trouvons belles, comme d’un enfant ou d’une plante.
Ainsi nous influons sur les personnes ou les choses. Nous les stimulons, les accompagnons et
les protégeons. Cela est tout à fait valable pour un enfant en bas âge et dépendant des adultes.
Au-delà de ce stade de vulnérabilité, l’autonomie doit prendre le pas pour que l’enfant s’éveille
et qu’il grandisse naturellement. Une surprotection ou l’imposition d’un idéal seraient synonymes
de conditionnement, voire d’enfermement dans une illusion, et induiraient un égarement de soi.
Dès lors que nous décidons de mettre en pot et à l’intérieur une plante qui pousse naturellement
en pleine terre et à l’extérieur, nous la déracinons et l’isolons de ses conditions de vie naturelle.
De même, dès lors que nous apprivoisons un animal sauvage et que nous le maintenons confiné,
alors nous le déconnectons et le séparons de son milieu endémique. Ce dernier perd peu à peu
son autonomie et devient dépendant des conditions qui lui sont imposées. Cela ne peut pas être
de la bienveillance, puisqu’il y a ici limitation, captivité et assujettissement. Cela est contre nature.
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Ainsi, l’animal sauvage, une fois soumis voire asservi, perd sa vitalité et développe des pathologies.
De même, la magnifique fleur, une fois extraite de son milieu naturel, perd de sa vigueur et se fane.
Nous opérons de la même façon avec nous-mêmes. Des enchaînements et des peurs contraignent
nos aspirations et limitent nos mouvements. Il convient alors de s’affranchir des emprises qui nous
retiennent, de dépasser les frontières de nos perceptions et de voguer vers de nouveaux horizons.
Ainsi nous nous libérons. Nous élargissons notre capacité d’embrasser la vie et d’en jouir pleinement.
Désormais, nous sommes sur le chemin de l’éveil, de l’émancipation, de l’accomplissement authentique.
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Lâcher prise c’est être soi-même. C’est laisser la nature se déployer, en soi et au-delà de soi.
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Les 3 R du lâcher-prise : Ralentir, Respirer et Ressentir.
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LAISSER-FAIRE : ouvrir et libérer les sens
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Dans la philosophie chinoise, le laisser-faire est un principe présent au
cœur du Dao De Jing [livre de la voie et de la vertu], au cœur du taoïsme
et du confucianisme, dans la pratique des arts martiaux comme du tai-chi,
ou dans le zen bouddiste, où ce laisser-faire consiste à relâcher le contrôle
rigide de soi, à apaiser le mental, afin de laisser parler les sens et le corps.
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Lâcher prise, quitter le port d’attache avec l’espoir d’un heureux avenir.
Se libérer et ouvrir ses ailes. Dépasser ses peurs, puis prendre son envol.
S’aventurer vers un ailleurs. Vivre dans l’intensité de l’instant présent.
Ainsi l’oie sauvage renonce à la terre, s’élance et vole au gré du vent.
Elle migre vers un climat plus favorable, vers de meilleurs auspices.
Guidée par les saisons, elle voyage d’un port d’attache à un autre.
Elle va et vient, s’ancre en divers lieux, s’adapte et s’attache à un lieu,
puis elle s’en détache pour se réadapter à un autre, et ainsi de suite.
Elle se distancie puis se rapproche, voguant à satisfaire ses besoins
et ceux de sa communauté. Elle va, vit et devient, comme s’anime
une relation de va-et-vient et de réciprocité entre deux personnes,
comme s’établissent un dialogue et une coopération, alternant entre
l’écoute et l’expression, passant de la découverte à la compréhension,
de la confrontation à la conciliation, de la discorde à l’harmonie.​
La migration et l’organisation des oies illustrent bien, d’une part,
l’attitude du lâcher-prise, et d’autre part, l’éthique la coopération.
Elles volent selon un modèle coopératif, de leadership participatif et
d’économie d’énergie. En effet, partageant une vision commune de leur
destination et groupées en V, elles s’entraident, s’encouragent et se relaient.
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