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Relation aux idées, au spirituel

[communications intra-inter-trans-personnelles]

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La psyché est l’élément commun qui nous relie tous et toutes 

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Les idées, ou essences de l’esprit, immanentes ou transcendantes, peuplent le monde

et le vivant, le ciel et la terre, l’eau et la lumière. Tout comme l’énergie, elles s’infiltrent

et se logent dans toutes les sphères de relation, les inondent, les façonnent, les colorent.

Elles appartiennent au monde de l’immatériel et s’entremêlent avec le monde matériel.

Elles connectent, associent et relient. Elles environnent l’être humain et le pénètrent.

Elles influencent et accompagnent chaque pas, indiquant ainsi le chemin à emprunter.

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Comme en philosophie, où la culture désigne ce qui diffère de la nature, certaines idées

demeurent héritées du passé, d’autres sont culturellement acquises au fil de l’existence.

Autrement dit, des idées composent le patrimoine génétique ; elles sont les inclinaisons

spirituelles, à l’origine des intuitions. D’autres idées naissent et s’élaborent en immersion

au sein d’environnements naturels et de cadres culturels, de rencontres en découvertes,

de relations en initiations et en leçons de vie. Via la transmission de valeurs, de traditions

et de croyances, via l’apprentissage expérientiel, la psyché se construit et l’âme évolue.

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Si elles proviennent de l’extérieur de soi, les idées vivent également à l’intérieur de soi.

L’être humain étant un être composé d’une nature psychique, il est donc aussi détenteur

d’idées innées, qui font son identité première, ses tendances, son caractère fondamental.

En cela, il est en relation avec les idées qui l’habitent [˃ relation à soi, à sa propre nature].

En effet, en soi, émanent des idées et intuitions, des aspirations et désirs créatifs, parfois

des illuminations ou des révélations, qui ensuite impulsent des intentions et des initiatives, 

qui génèrent des réactions, des réflexions et actions, puis qui conduisent à des évolutions.

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Les idées et les pensées humaines sont relatives et circonstancielles. Elles émergent au sein

de contextes toujours singuliers, à partir de positions et dangles de vue toujours spécifiques.

Elles émanent et se dévoilent, se construisent en idéaux et en buts. Puis ces idéaux sont visés

et poursuivis en mémoire du vécu, c’est-à-dire au regard d’événements éprouvés par le passé :

réussites et échecs, joies et souffrances, bonheurs et malheurs. Quand les idéaux tendent à se

réaliser, alors émergent des vérités, dont la validité est également relative et circonstancielle.

Ces vérités trouvent leur raison d’être dans l’expérience, dans la pratique et le cheminement.

Elles se construisent progressivement au fil d’un présent qui se déroule et qui est accompli

pas à pas, dans l’essai et dans lerreur, et ensuite dans lapprentissage voire la révélation.

Via la prise conscience et l’intégration d’autres idées, l’être s’adapte ou se transforme.

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Idées duelles ou idées non duelles ?

 

En héritage de la philosophie de Platon et Aristote, puis de celle de Descartes,

les idées prennent ou trouvent leur sens, émergent et se déploient dans la dualité.

De la sorte, se construisent des divisions, des oppositions et des idées contraires :

le corps matériel vis-à-vis de l’esprit immatériel, le physique vis-à-vis du spirituel, le

bien du mal, le beau du laid, lordre du chaos, la sensibilité à l’égard de la raison, etc.

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Toutefois cette conception dualiste [cartésienne], bien quelle domine le monde occidental

et sétende au-delà, n’est pas partagée par toutes les traditions, les philosophies et sciences,

pour la bonne raison qu’elle entraîne compétition et conflit, plutôt que coopération et harmonie.

Diverses approches et sagesses non duelles [bouddhisme, théories de l’évolution de Schelling,

d’Hegel, d’Aurobindo...] visent à intégrer deux visions du monde très différentes : lAscendant*

et le Descendant*, sachant que « le monde moderne et postmoderne est presque entièrement 

gouverné par une conception purement descendue » [Wilber, A brief history of everything, 1997]. 

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* LES COURANTS DE SPIRITUALITE ASCENDANTE ET DESCENDANTE : l’Ascendant est transcendantal

et le Descendant est immanent. « Le sentier Ascendant est habituellement puritain, ascétique, yogique.

Le sentier Ascendant glorifie l’Un et non le Multiple, la Vacuité et non la Forme, le Ciel et non la Terre.

Le sentier Descendant est de ce monde jusqu’à la Moelle. Ses tenants glorifient le Multiple, pas l’Un,

et célèbrent la Terre, le corps, les sens. » [Ken Wilber, A brief history of everything, 1997, p.37]. 

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Compétition des idées ou coopération des idées 

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Le monde des idées, tel que nous le connaissons, se compose bien souvent doppositions et de contradictions, du moins en apparence. En regardant de plus près, en observant attentivement, ces différentes idées peuvent être associées et conciliées. Elles peuvent se compléter, s’unifier et s’intégrer avec cohérence dans un système global.

Rien n’est définitivement contradictoire, ni figé : les pensées demeurent perméables et mouvantes. Parfois, lorsque nous changeons nos modes de perception et de pensée, les apparentes oppositions et contradictions peuvent s’évaporer comme par magie, ou se dissoudre d’elles-mêmes comme lors d’une expérimentation nouvelle.

Tout peut tendre vers un équilibre, tantôt avec du temps et de la patience, par le détachement et le non-agir, tantôt avec de leffort et de la persévérance, par des actes vertueux, daltruisme, dempathie et de générosité, avec lintention de se réaliser tout en intégrant la position et les actions d’autrui, ainsi que les conditions du milieu.

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Les idées peuvent soit être cloîtrées, soit être partagées, sachant que -comme pour le pouvoir et l’influence- les idées se nourrissent d’autres idées et grandissent quand elles sont partagées et diffusées.

Soit elles s’associent entre-elles et coopèrent côte-à-côte, dans un but commun et avec altruisme.

Soit elles s’affrontent et compétitionnent les unes face aux autres, dans des visées distinctes et avec égoïsme.

En effet, les idées qui peuplent l’esprit, les aspirations et les intentions, peuvent être réalisées égoïstement et en opposition. Ainsi elles engendreront tôt ou tard des conséquences préjudiciables pour soi comme pour autrui.

A l’inverse, nous pouvons penser et agir dans le sens d’une coopération des idées. Nous pouvons apprendre ensemble, dans un perpétuel jeu de va-et-vient, à dissoudre les contraires et à concilier les différences.

Pour y parvenir, une première démarche s’avère nécessaire : dabord relier nos sens aux lois de base du vivant, aux principes de la nature, et tendre à la satisfaction de nos besoins humains. Ainsi, nous nous prédisposons à être de meilleure humeur, plus cohérent, ouvert et accueillant, l’esprit vif et clairvoyant. Puis, la seconde démarche consiste à se mettre en action et expérimenter, car « Le fer se rouille, faute de sen servir, leau stagnante perd de sa pureté et se glace par le froid. De même, linaction sape la vigueur de lesprit » [Léonard de Vinci, Carnets]. De la sorte, les essais, tentatives et tâtonnements, erreurs et échecs, sont autant d’occasions de tendre vers les bonnes pratiques.

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Observons ici comment germe une idée et comment se construit son contraire

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Les idées dévoilent leur sens si -et seulement si- elles sont perçues. Dans le cas contraire, elles n’en dégagent pas.

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Elles émergent, se manifestent ou se révèlent, quand la perception et la conscience sont suffisamment ouvertes et prêtes à les recevoir, c’est-à-dire selon la sensibilité, la vivacité d’esprit et la perspicacité du receveur. 

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Le contraire dune idée est une idée contraire construite par la pensée. Dans labsolu et en dehors des créations de lesprit, une idée contraire nexiste pas, autrement dit elle est négative [= moins que rien]. Elle est simplement le fruit de limagination et du conditionnement. Il ne sert alors à rien de lutter contre et de la combattre. Elle nexiste pas.

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Les idées contraires correspondent à des zones dombre et des négativités, à des toxines et des poisons qui encombrent lesprit, comme une alimentation inadaptée nuit à la santé du corps. Par exemple, la peur est une idée contraire au courage et à laudace, au désir et à la vaillance, au calme et à lespérance. Lorsqu’elle survient, la peur peut paralyser ou faire perdre léquilibre. En ce sens, elle se distingue de la perception d’un danger, suivie d’un éloignement ou d’un évitement. En effet, face à un danger, plutôt que de bloquer ou de paniquer [absence de réaction ou réaction négative], il est parfois pertinent et souhaitable de s’éloigner au plus vite ou d’y faire face avec la plus grande des fermetés, telle une proie face à un prédateur [réaction éclairée et positive]. 

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Pour se débarrasser des idées contraires et négatives, la méditation et le lâcher-prise, sont à l’esprit, ce que les jeûnes, purges et diètes sont au corpsCes pratiques apportent de la sérénité et de la vivacité d’esprit. Il s’agit alors de faire avec l’existant, en pleine présence, ici et maintenant, avec ce qui est naturel, bienfaiteur et créateur, lumineux et constructif, plutôt que de se laisser guider par la peur et de se laisser divertir par son ombre.

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Là où nous aurions tendance à vouloir protester, nous opposer et lutter contre, que ce soit

l’obscurité, le froid ou la laideur, ajoutons-y plutôt de la lumière, de la chaleur ou de la beauté.

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En d’autres termes, aménageons, rythmons et ajustons le cours de notre existence comme nous suivons le cours naturel d’une rivière, avec optimisme et joie, tout en veillant à équilibrer le canot, en maîtrisant l’usage des dérives et des pagaies, en gardant le cap au fil de leau, au travers des remous et des autres imprévus.

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Enfin, des idées peuvent exister pour certaines personnes, et non pour dautres. Aussi, il est rare -voire illusoire- de partager des idées parfaitement égales. Ces différences d’idées, plus ou moins variables, semblables ou contraires, dépendent en premier lieu de la perception de la réalité et du vécu [ouverture, attention...], ainsi que de la tournure de l’esprit [croyances et conditionnements, optimisme ou pessimisme...], qui demeurent toutes deux singulières.

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  • Le négatif n’existe pas : il est une création de la pensée. Le négatif est l’absence de positif. Notre perception de la réalité peut être positive ou négative. Nous pouvons transformer le négatif en positif, devenir optimiste plutôt que pessimiste. Ainsi nous décidons soit d’être favorables soit défavorables, soit « contre la guerre », soit « pour la paix ». Au lieu d’affronter des problèmes et de lutter contre, nous pouvons relever des défis et œuvrer pour. Sans problème ni défi, nous pouvons vivre naturellement des situations. Ultimement, le positif et le négatif sont des créations de la pensée. En pleine conscience de l’instant présent, linstinct aiguisé comme celui d’un animal sauvage, peut-être pouvons-nous sortir de ce dualisme, et ainsi penser, agir et réagir plus naturellement. 

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  • Le laid nexiste pas. Le laid est labsence de beautél’ignorance de la beauté en l’autre et l’absence de désir de l’autre, que cet autre soit une chose ou une personne. Aussi, la perception de la beauté est foncièrement subjective et toute relative. Tout jugement découle dune perception singulière et déterminée par un vécu spécifique. Par exemple, un individu peut trouver un aliment très savoureux, alors qu’un autre ne l’aimera pas. Et, peut-être, que des années après, le second individu viendra à aimer cet aliment pour de nouvelles raisons. 

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  • Le chaos nexiste pas. Par définition, le désordre est labsence dordre, autrement dit labsence de paix, premièrement labsence de quiétude en soi, puis par résonance, labsence dharmonie sociale. De même, la dissociation est labsence dassociation. De même, le conflit est labsence dentente, de conciliation et dunité.

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  • Lobscurité nexiste pas. Lobscurité est labsence de lumière. Selon les lois de la physique, nous pouvons mesurer lintensité de la lumière, pas de lobscurité. Il est impossible de créer lobscurité parfaite car il n’existe pas de milieu qui chasse la lumière : tout objet émet de la chaleur sous forme de rayon infrarouge ou gamma.

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  • Le froid nexiste pas. Toujours selon les lois de la physique, le froid est labsence de chaleur. Tout être vivant ou tout objet possède ou transmet de lénergie. La chaleur est produite par un corps ou par une matière qui transmet de lénergie. Le zéro absolu [-273° Celcius = 0 Kelvin] est labsence totale de chaleur. À cette température, les atomes ne bougent plus, toute la matière devient inerte et incapable de réagir​​​

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  • Le mal nest pas le contraire du bien, car le mal nexiste pas. Le mal est labsence de bien, comme la haine est labsence damour, ou la lutte labsence de paix. En outre, « lutter pour la paix » demeure un paradoxe, un leurre. La vertu et léthique sont des états desprit, qui ne répètent pas le bien, mais qui le renouvelle sans cesse. Ainsi, par la succession de divers actes de bonté, grandissent léthique et les vertus : force d’âme et courage, tempérance et tolérance, gratitude et bienveillance, générosité et bienfaisance, solidarité et justice...

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  • Dans labsolu, le temps n’existe pas. Il demeure insaisissable. Lécoulement du temps est une illusion. Notre perception du temps, toute relative, rejette lidée dêtre là, ici et maintenant, et de relâcher lemprise du mental. En niant linstant éprouvé, le temps devient son contraire. Seul existe le présent, tel que ressenti, tel que vécu. En ce sens, le philosophe Robert Pirsig énonce : « Le passé n’existe que dans nos souvenirs, le futur n’existe que dans nos projets. Le présent est notre seule réalité. » [Robert M. Pirsig, 1974, Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes]. Par ailleurs, au fin fond de l’Amazonie, habitent les Pirahãs, un peuple qui vit au présent, au jour le jour. Cela signifie que leur priorité va à l’expérience immédiate. Ils n’ont pas de mots pour désigner les chiffres. Pour eux et dans leur langue, les nombres n’existent pas. Cette absence semble liée à l’importance qu’ils attribuent à l’immédiateté de l’expérience. Ou plutôt, c’est leur état de présence qui rend inutile l’existence des chiffres. En effet, les chiffres impliquent une abstraction, qui va au-delà de ce qui est nécessaire au quotidien, et les Pirahãs ne sont pas concernés par d’inutiles abstractions. Vivant dans l’immédiateté, ils ne s’inquiètent pas du futur, ni du passé. Pour eux, passé et futur n’existent pas. Ils ne mentionnent pas ce qu’ils n’ont pas vu ou entendu. Ils vivent naturellement, chassent, pêchent, partagent la nourriture, s’amusent et discutent. [Référence : Daniel L. Everett, 2010, Le monde ignoré des Indiens Pirahas].

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  • La carence et l’absence n’existent pas. Elles sont respectivement les absences d’abondance et de présence. Au regard de l’observateur, à l’oreille de l’auditeur, ce qui est absent n’existe pas. Le présent est ce qui est, qui est perçu par les sens, ce qui ressenti et vécu. La paupérisation et la profusion, de même que la maladie et la bonne santé, le mal-être et le bien-être, la pauvreté et la richesse, évoluent selon des conditions écologiques du milieu, en nous et à l’extérieur de nous, autrement dit selon le soin qui est donné au milieu et selon le laisser-faire accordé au milieu. Aussi, la pollution et la purification, respectivement sources de pénurie ou d’abondance, sont conditionnées par les actions portées sur le milieu, sur le corps et l’esprit, sur les organisations humaines, comme sur la nature qui imprègne et environne. Tout dépend de ce sur quoi nous portons notre attention et de ce vers quoi nous engageons nos actions. Une personne, habitée par le soin donné à l’autre, animée par la volonté de revivifier un état de choses ou de régénérer un milieu de vie, n’envisage pas de souiller ni de polluer. Pour cette personne, la pollution n’existe pas au-delà du constat qu’elle peut en faire. Sa démarche est d’agir pour, et non contre, de tenir compte des effets de ses actions, d’atténuer les effets négatifs et de progresse en un sens positif, pour elle et pour le monde qui l’entoure. Pour l’individu en quête d’abondance, la carence n’existe pas : cet individu constate et dépasse le déficit provisoire, puis poursuit son chemin vers l’abondance et la plénitude.

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  • Lignorance est labsence de connaissance. De l’ignorance ou de la connaissance, laquelle est-elle la plus positive, constructive et bienfaitrice ? La réponse semble premièrement dépendre du contexte spatio-temporel, de la nature des croyances et des intentions, et notamment celle du désir de connaissance qui se dissimule derrière son absence. Il apparaît ensuite que la connaissance puisse être plus déterminante que l’ignorance : « Le danger, ce n’est pas ce qu’on ignore, c’est ce que l’on tient pour certain et qui ne l’est pas » [Mark Twain, 1899]. Le danger ne vient pas de ce qui est ignoré, car l’ignorance n’existe pas. L’ignorance est vide de sens et de connaissance. A contrario, la connaissance semble illimitée, en témoigne la croissance continue de l’économie immatérielle : par le partage, la connaissance s’ajoute et se répand, alors que le matériel se divise et se perd. Nous sommes en constant apprentissage de la vie et, spontanément, notre subconscient enregistre tout au fil des présents qui se succèdent. En d’autres mots, là où va l’attention, là où s’exerce la perception, le subconscient mémorise l’information. A la fois capteur et réceptacle, il est un historique de vie, une bibliothèque dynamique et évolutive, un bagage existentiel, que nos expériences actualisent en permanence et qui s’adapte aux situations présentes, à chaque nouveau contexte. Notre subconscient contient des capacités et des ressources insoupçonnées, auxquelles notre conscience semble ne pas pouvoir accéder directement. Pourtant, il anime notre corps, notre esprit et notre âme. Il semble même pénétrer nos gènes et traverser les générations. En effet, notre respiration, comme bien d’autres fonctions vitales du corps, est naturellement et instinctivement guidée par notre subconscient, non par notre conscience [dans le cas contraire, nous aurions quelques soucis pour respirer et pour nous endormir]. Egalement, les diverses formes d’ignorance, vides et manques, ou plutôt les désirs ou les besoins de connaissance, se comblent en percevant consciemment, c’est-à-dire en observant et écoutant, en agissant et pratiquant, puis en mémorisant dans le corps, dans l’esprit ou le mental. Parfois, un savoir que nous ignorons peut se révéler lors d’une activité qui ne demande aucune autre ressource que celles contenues dans notre esprit et dans notre corps. Ce « savoir ignoré » peut émaner de soi, émerger du milieu, être progressivement appris. Nous savons vraiment que ce que nous avons vécu et ces vérités demeurent contextuelles et relatives. Toutes spécifiques et provisoires, elles dépendent avant tout de la singularité de nos perceptions et de notre niveau de perméabilité : du point d’ancrage et  de l’angle de vision, de la qualité de l’attention et de la concentration, du regard vif et voyageur, de l’imagination et de la mise en action, des croyances et des intentions, des désirs de connaissance et d’avancement.

Regardons la démarche d’un enfant qui apprend à marcher. Il fait ses premiers pas dans l’incertitude, d’essais en erreurs, de tâtonnements en apprentissages, sachant instinctivement quel est le meilleur chemin pour y parvenir, c’est-à-dire le plus sûr et le plus adapté à ses capacités. Grâce à son intelligence héréditaire [le donné], et aussi grâce à ses observations et à ses apprentissages [l’acquis], l’enfant part de sa volonté et, à force de persévérance et de patience, il apprend à marcher puis à courir, à parler puis à dialoguer, à se repérer puis à s’orienter, etc. Ainsi « le chemin se fait en marchant » [Antonio Machado]. L’enfant découvre toute chose et accomplit tout désir de la même façon, tant que son instinct ne se fait pas dépasser par ses conditionnements, tant qu’il écoute davantage ses pressentiments, son intuition et sa nature intérieure, plutôt que les injonctions et les diktats de ses entourages, tant que sa conduite demeure la sienne, certes inspirée mais non imposée, excepté pour des conditions de sécurité vitale. Il en est de même pour chacun/e d’entre nous. L’ignorance n’existe pas. Le savoir [les facultés de savoir comment faire, comment être et devenir] nous est donné d’avance, puis l’attention [la perception par les sens] et l’expérience [l’interaction avec l’environnement et avec l’autre] font l’acquis et l’évolution. L’acte essentiel consiste à amorcer le premier pas : « Faites le premier pas sur le chemin de la foi. Vous n’avez pas à le parcourir entièrement, juste à faire le premier pas. » [Martin Luther King].

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  • En termes de communication, les noms, synonymes et antonymes employés sont des créations de la pensée. Le nom est un mot -ou un groupe de mots- servant à désigner des êtres, choses, concepts, actions, lieux, etc. En certains cas, il sert à désigner une catégorie plus ou moins étendue. Un antonyme [du grec anti (contre) et onoma (nom)] est la désignation d’un concept opposé à un autre. Il est une idée contre, contraire ou inverse. L’antonyme n’existe qu’en réfutation du nom donné à une idée ou à une chose. Il est impossible de définir un antonyme absolu à mot spécifique ou à une découverte particulaire. Le choix d’un antonyme est foncièrement relatif au contexte d’emploi et à la personne qui le choisit. Quant aux synonymes, ils représentent une autre chose, idée, notion ou conception, plus ou moins proche ou éloignée du nom de référence. Cependant, un synonyme ne désigne pas exactement la même chose. Toute chose étant unique et singulière, il ne peut y avoir d’égalité parfaite entre deux choses, deux idées ou deux mots signifiants. Il peut seulement y avoir des rapprochements et des ressemblances. Antonymes et synonymes n’existent pas. Seul le nom semble exister, spécifiquement au contexte humain, relativement à la perception du réel et à l’interprétation du vécu. Le nom désigne ce qui est connu et ce qui est connu appartient au passé. Ce sont des choses qui ont existé, qui peuvent toujours exister, qui ont été identifiées et qualifiées d’une certaine manière par le passé et dans une culture spécifique. D’une part, certains noms disparaissent. Bien quils puissent toujours exister dans un dictionnaire, certains noms ne sont plus employés, par certains individus ou par toute une culture, parce qu’il n’y a plus d’usage de ce quils désignent, ou parce qu’il n’en est plus question dans les discussions. Par exemple, pas ou peu de personnes continuent d’employer les noms Ardélion [=homme empressé et qui se mêle de tout inopportunément], Dictamen [=inspiration, sentiment intérieur], Amphygouri [=langage ou écrit obscur, embrouillé, peu intelligible], ou encore Blandice [charme trompeur]. Pour ces personnes, ne sachant point ce qu’ils désignent, ces noms n’existent pas. D’autre part, certains noms se créent. Toute découverte, qui se réalise nécessairement dans le présent, implique la fabrication d’un nouveau nom qualificatif. Ainsi, une étiquette est posée sur lespèce vivante nouvellement découverte ou sur l’objet jusque-là inconnu, autrement dit sur une chose qui n’existait pas avant sa découverte. Le nom désigne seulement ce qui est identifié et reconnu.​

Désignation instable, le nom demeure une représentation d’une chose, d’une réalité ou d’une idée, qui n’existe déjà plus sous cette forme, de même qu’une photographie pour un modèle, une ombre pour un arbre, une peinture ou une image pour un paysage. Par conséquent, virtuel et relatif, le nom n’existe pas au-delà de sa fonction représentative. Aussi, les multiples incompréhensions et malentendus, désaccords et divisions, témoignent de l’emploi de noms inadaptés à une situation présente, ou du moins ce sont les connotations variables et leurs traductions mentales tout aussi variables qui peuvent générer des oppositions, voire des conflits. En effet, une situation présente, puisque inédite et donc inconnue, ne peut porter le nom d’une situation passée. Lorsqu’elle surgit, la nouveauté ne porte pas de nom, car un nom vient du passé et la nouveauté émerge du présent. Une fois connue et définie, un nom [nouveau] peut alors être créé et octroyé à cette nouveauté. Ainsi se complexifient les langages et s’étoffent les dictionnaires.

La parole, incluant l’usage des mots et des noms, est le propre de l’humain. Autrement dit, le nom n’existe pas au-delà du langage articulé humain. Dans le vaste monde du vivant, les [autres] animaux accordent-ils des noms à leurs congénères, à leurs amis ou ennemis, aux choses matérielles, aux situations ou actions ? Pour se reconnaître et se comprendre, pour sappeler et se rejoindre, s’orienter et s’organiser, ils n’utilisent point de noms. Ils se fient à leur instinct et à leur intuition, à leurs sens et à leurs ressentis, aux odeurs et aux sons, aux comportements et aux attitudes perceptibles. Ils communiquent via diverses formes de langage, parfois simples, parfois des plus élaborées : signes et codes de signaux, cris, chants, danses, etc. Certains communiquent par propagation d’ondes sonores [tel le langage acoustique des dauphins], par le biais de diverses formes de résonance morphique et de télépathie [par exemples chez les lapins, les chiens ou les perroquets]. De même, le monde végétal communique, notamment par voie racinaire et par les airs. Ainsi, au sein des règnes animal et végétal, s’opère une communication intuitive intra-espèces et inter-espèces, pour se réjouir ou se plaindre, pour s’appeler au secours et faire face à un danger, pour se convier à l’amour et assurer la pérennité de l’espèce. Aussi, lhumain ferait-il l’exception à ce principe de la nature ? Serait-il étrangement le seul animal à être dépourvu d’une capacité de communication intuitive ? Dans nos sociétés dites civilisées, celui ou celle qui fait preuve de communication intuitive, que ce soit avec ses congénères, ou avec le monde animal et végétal, est souvent perçu comme un illusionné, voire comme un charlatan, notamment par des scientifiques septiques ou des individus prônant l’exception humaine et sa supposée supériorité. Pour autant et pour preuve, l’ADN d’un grain d’orge est bien plus complexe que celui de l’humain [le génome de l’orge est composé de 5,2 milliards de paires de bases et de 39'000 gènes, alors que le génome humain contient 3,3 milliards de paires de bases pour 20'000 à 30'000 gènes]. Dès lors, le génome étant le principal indicateur d’intelligence héréditaire, et l’ADN de l’orge étant la plus longue séquence décodée à ce jour, nous pouvons nous demander si un grain d’orge n’est pas plus intelligent, plus évolué et plus adaptable qu’un être humain ? De même, la communication intuitive [sans mot, ni nom] ne serait-elle pas une manifestation d’intelligence initiale, voire primitive, et donc fondamentale ? Les humains qui la pratiquent instinctivement, « néo-chamanistes écologiques » s’ils en sont, ne seraient-ils pas plus intelligents et évolués que ceux qui ne la pratiquent pas ? Car, si les facultés de connaître, de comprendre et de s’adapter sont des marques d’intelligence, l’ouverture de la perception et la communication par l’intuition [empathie, télépathie...] – c’est-à-dire sans autre moyen que le trio âme-corps-esprit, sans qualificatif verbal, ni nom ni autre artifice – le sont tout autant. L’usage de la parole et des noms reste une forme de communication parmi d’autres. Pour la totalité du règne animal, l’humain exclu, le nom n’existe pas. Il est une création de la pensée humaine.

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  • Le déterminisme n’existe pas : il est l’absence de liberté et de créativité, de mouvement et de renouveau. Comme le disait si justement le penseur et instructeur Jiddu Krishnamurti : « Là où il y a du conformisme, de l’obéissance et de l’imitation, il n’y a jamais d’apprentissage, on ne fait que suivre ».

        - La liberté est une idée, un état sensible et psychique, c’est-à-dire une façon de percevoir, de sentir la réalité, 

          et une disposition de lesprit, tout comme la chaleur, lordre, la beauté, la lumière, le bien, lamour ou la paix. 

        - La liberté tend vers la connaissance de soi, vers la compréhension de la réalité et la découverte de la vérité.

        - La liberté ne suit aucune orientation, ni aucun modèle, aucune idéologie, aucune répétition, ni aucun temps.

        - La liberté est un état de présence, en perpétuel renouveau. Elle est pure observation, sans vision contrôlée.

        - Elle nobéit à aucune exigence, ni à aucune peur. Ainsi l’esprit doit avant tout se libérer du conditionnement.

        - Plutôt que de simplement penser et agir à sa guise, en fonction de son seul égo, la liberté consiste bien plus

          à cheminer pour apprendre et comprendre l’ensemble du processus de la vie, pour découvrir par soi-même

          ce qui est vrai et grandir en sagesse, pour s’ouvrir, devenir intelligent et capable de faire face au monde.

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« Être à soi-même sa propre lumière : là est la vraie liberté. 

Et cette liberté n’est ni une abstraction, ni le fruit de la pensée. »

 

[JIDDU KRISHNAMURTI]

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Ceci n est pas une pipe (tableau) 02.jpg

« La Trahison des images » : peinture du Surréaliste René Magritte. Ce tableau est

la représentation d’une pipe, non une pipe. Même peinte de la façon la plus réaliste qui soit, une pipe représentée dans un tableau n’est pas une pipe. Elle demeure une image de pipe qui ne peut ni être bourrée ni fumée. Dès lors, la représentation d’un objet n’est pas cet objet, mais la retranscription du regard de l’artiste sur l’objet en question.

Traces de pas, Chemin 02.jpg

"Le chemin, 

c’est les traces de tes pas.

Voyageur, il n’y a pas de chemin.

Le chemin se fait en marchant.

Et quand tu regardes derrière toi,

Tu vois le sentier que jamais

Tu ne dois à nouveau fouler.

Voyageur ! Il n’y a pas de chemin.

Rien que des sillages sur la mer."

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Antonio Machado

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Cela dit, TOUT EXISTE. Tout est création de l’esprit, 

dépendamment des perceptions et de l’imagination

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Peut-être avons-nous créé des mots désignant des choses qui n’existent pas

pour mieux comprendre celles qui existent ?! En effet, comme le disait justement

le psychologue Carl Gustav Jung : « On ne peut voir la lumière sans l’ombre. On ne

peut percevoir le silence sans le bruit. On ne peut atteindre la sagesse sans la folie ».

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Toute idée existe, de même que son contraire, l’une et l’autre simultanément :

le déterminisme et la liberté, la beauté et la laideur, l’ordre et le désordre, etc.

Certains verront en un objet, ou en un individu, l’expression de la laideur,

d’autres y verront l’expression de la beauté. Certains verront en un lieu

de nature sauvage un désordre, d’autres un écosystème bien ordonné.

Certains percevront une idée de façon obscure, d’autres la trouveront

lumineuse. Une action sera perçue comme positive et bienfaisante

par certaines personnes, alors qu’elle sera dans le même temps

perçue comme négative et malfaisante par d’autres. De même,

certaines affectionnent la chaleur, d’autres préfèrent la fraîcheur.

Il s’agit premièrement d’une question de perception sensible

et de psychisme, une question d’état d’âme et d’esprit,

d’héritage culturel, de vécu et de bagage expérientiel.

​

Tout ce que l’esprit peut percevoir et peut concevoir

existe sous une forme ou une autre, a existé ou existera.

La façon dont nous percevons les choses, les personnes

et l’environnement, est le reflet de nos états d’âme et de

nos états d’esprit. L’âme [en latin anima, qui signifie souffle 

ou respiration] est le principe vital et spirituel, immanent 

ou transcendant, qui anime le corps d’un être vivant.

Tandis que l’âme est unie au corps et à la matière,

l’esprit en est détaché. L’âme assure des fonctions

vitales, l’esprit des fonctions mentales. Pour Platon

et pour Aristote, l’âme est la source du mouvement

vital. Elle est la force de vie, qui conditionne d’une part

le sens de l’attention, d’autre part, le pouvoir de l’intention.

De la sorte, l’âme anime avant tout les perceptions sensibles,

qui génèrent les conditions préalables à l’interprétation et à la

compréhension de la réalité, puis qui conduisent au raisonnement,

à l’initiative et à l’action, à la mise en perspective et à l’orientation.

Tout fruit de l’imagination, tout souffle de vie, toute inspiration, peut

se matérialiser sous une forme ou une autre. Néanmoins, certaines idées

sont plus pertinentes et mieux adaptées au regard des enjeux du présent.

Certaines sont davantage ancrées dans la réalité, y font face et y répondent :

celles qui visent à revivifier des écosystèmes, à les diversifier car la diversité

est source de régulation et d’équilibre, à associer et à concilier les différences

culturelles et sociales, à rééquilibrer les pouvoirs, à vivre plus en harmonie

avec la nature, à instaurer des éthiques et des pratiques de coopération…

​

​

De la façon de percevoir à la construction

de l’idée, puis à la formation de l’état d’esprit 

​

Les idées qui peuplent notre esprit sont déterminées par notre façon de

voir les choses et le monde, par tous nos sens en présence et en exercice.

Autrement dit, la perception conditionne létat desprit, les idées et les pensées.

Aussi, changer de position et d’angle de vue, cela permet d’assouplir notre esprit.

Cela apporte conscience et connaissance, clairvoyance et sagacité [vivacité d’esprit].

​

Il peut y avoir un bon côté en toute chose, tout dépend du regard porté sur cette chose.

Nous pouvons déceler de la beauté en toute chose, comme de la bonté en chaque être.

Parfois même, certains trouvent, parmi les déchets produits par d’autres, l’opportunité de

créer des objets de design. En effet, l’idée de la beauté comme celle de la bonté découlent

avant tout de la perception sensible, du vécu éprouvé, des sensations, ressentis et émotions.

En ce sens, selon le penseur Baruch Spinoza : « Nous ne désirons pas les choses parce

qu’elles sont bonnes. Nous les déclarons bonnes parce que nous les désirons ».

 

​Si nous percevons cette beauté, ou cette bonté, si nous nous en réjouissons,

alors notre esprit s’ouvre et positive. Nous devenons plus enthousiastes.

Par ce biais, nous nous prédisposons à coopérer avec autrui.

​

​

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​

Quelles idées s’associent et coopèrent librement ?

Lesquelles génèrent des effets synergiques et positifs ?

​

Seules les idées positives peuvent s’associer, coopérer et s’intégrer durablement.

Dans la mesure où les idées sont chargées et orientées positivement, alors il peut

y avoir expérimentation, effervescence et émergence, créativité et construction.

A l’inverse, si les idées sont chargées négativement, alors se forment oppositions,

divisions et compétitions, conflit, bris et débris. En d’autres mots, l’enthousiasme

et la bienveillance permettent la coopération créative des idées. De cette façon,

s’opèrent librement les synergies* et s’aménagent les écosystèmes résilients.

​

​

Quelles idées émergent et peuvent se répandre ?

​

Les idées lumineuses, authentiques et libres des conditionnements de l’esprit,

c’est-à-dire qui s’émancipent de toute contrainte, de toute obligation ou servitude.

Les idées instinctives et intuitives, qui rassemblent et fédèrent, associent et intègrent,

Les idées initiées, animées et conduites avec force et courage, persévérance et patience.

Les idées mises à l’épreuve, maniées, remaniées, façonnées, ajustées et renouvelées.

​

En d’autres mots, la volonté de se libérer d’une contrainte ou de franchir une frontière,

celle de s’autonomiser, de satisfaire un besoin naturel ou de réaliser un désir, celle de

poursuivre un idéal ou d’accomplir un grand dessein, si cette volonté est portée par

l’enthousiasme et le déterminisme, alors elle mène à la création et à la résilience.

​

​

Comment les idées se déploient-elles naturellement ?

​

Au moment même où les conditions se trouvent réunies, l’idée émerge

subitement et se concrétise. Elle apparaît après avoir traversé un espace vide

[rempli de potentiel] et découle d’un lâcher-prise. L’idée émane d’une synergie,

puis évolue pas à pas. D’essai en essaisoutenues par la perspicacité et l’endurance,

par la persévérance et la patience, les idées progressent et se renouvellent sans cesse.

​

Nées d’une rencontre spontanée entre divers éléments singuliers, soit les idées se lient

et s’associent, soit elles s’opposent et se dissocient, soit elles s’ignorent. Certaines idées

sont éphémères et mutent rapidement. D’autres idées s’infiltrent, puis se répandent

naturellement et prospèrent sous diverses formes. Toutes ensemble, les idées

s’amalgament, fusionnent et donnent naissance, animant le monde [spirituel,

biologique et physique] et orientant l’évolution des sociétés humaines.

​

*  L’être humain explore le monde d’ESSAI EN ESSAI, d’acte en acte, d’idée en idée.

Il se meut en son sein d’étape en étape, de niveau en niveau. Il erre et déambule

de premières en secondes tentatives, de tests et d’expériences en découvertes.

Il chemine de l’usage de méthodes et de techniques plus ou moins aléatoires

en leçons de vie, de l’emploi d’outils imparfaits, de l’expression d’aspirations

et de capacités contraintes par quelques obstacles et autorités, en avancées

fortuites. Il évolue d’observations en jeux d’imitation, d’erreurs successives

[quelquefois répétées à maintes reprises] en apprentissages expérientiels,

d’échecs en succès et de doutes en questionnements, de la traversée des

épreuves préliminaires aux enseignements, de l’initiation à la révélation.

Aussi, l’essai peut prendre la forme d’un acte accompli, d’une première

étape réussie, qui reste toutefois à confirmer, à valider ou à peaufiner.

En effet, par exemple au rugby, le joueur « marque un essai » quand

il parvient à placer le ballon derrière la ligne de but du camp adverse,

puis il « transforme l’essai » en envoyant le ballon entre les poteaux.

Dès lors, un essai est un premier palier sur une ligne de progression ;

il conduit inexorablement à un autre palier, et ainsi de suite. En ce sens,

pour parvenir à s’envoler, le papillon procède nécessairement de battement

d’aile en battement d’aile. Ce phénomène s’appelle les captures de sillages.

Le poète irlandais Samuel Beckett disait justement : « Ever Tried. Ever Failed.

No Matter. Try again. Fail again. Fail better ». Traduction : « Déjà essayé.

Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux ».

​

​

Qu’en est-il des grandes idées ?

​

Toute idée révolutionnaire franchit trois étapes clés.

D’abord, elle est perçue comme ridicule : elle est raillée, 

contredite, moquée, telle une théorie du complot. Ensuite,

elle est considérée comme dangereuse : elle subit une forte

opposition et endure de vives attaques. Et finalement, elle est

acceptée, voire admise comme ayant toujours été une évidence.

​

​

« Pour la vérité, un triomphe d’un instant sépare seul

le long espace de temps où elle fut taxée de paradoxe,

de celui où elle sera rabaissée au rang des banalités. »

 

[ARTHUR SCHOPENHAUER, 1818, Le Monde

comme volonté et comme représentation]

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