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Écologisation humaine

« Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous »

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[ Ubuntu, philosophie de la réconciliation, Afrique australe ]

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« Nous sommes donc je suis »     [ Nelson Mandela ]

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Un anthropologue a proposé un jeu à des enfants d’une tribu d’Afrique australe.

Il a posé un panier plein de fruits sucrés près d’un arbre et a dit aux enfants que le

premier arrivé remportait le panier. Quand il leur a dit de courir, ils se sont tous pris par

la main et ont couru ensemble, puis se sont assis et ont savourés ensemble leurs friandises.

Quand l’anthropologue leur a demandé pourquoi ils n’avaient pas fait la course, ils ont répondu :

« UBUNTU, comment pouvons-nous être heureux si tous les autres sont tristes ? »

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« Quelqu'un d'Ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres,

ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons, car il ou elle possède

sa propre estime de soi et a conscience d’appartenir à quelque chose de plus grand. »

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[ Desmond Tutu, Reconciliation : The Ubuntu Theology, 1997 ]

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L’ÉCOLOGISATION DES MODES DE VIE

 

 

Nos actes d’aujourd’hui font le monde de demain.

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Nous sommes tous et toutes les parties prenantes

d’une inéluctable transition socio-écologique, associant

l’avènement d’une conscience plus éveillée et écologique,

une vivification de l’état de nature, et une profonde évolution

de nos manière d’être en relation et de s’organiser en société.

Cette transition implique le passage d’un mode de compétition-

destruction à une compétition-émulation et, tout particulièrement, 

à une coopération créative, avec les autres et avec l’environnement.

​

A nous de définir quelle sera l’ampleur du chaos pré-renaissance.

A nous de dessiner le chemin de la résilience et de la revitalisation.

A nous de tracer la voie de la diversité, de l’abondance, de l’écologie.

A nous d’inventer l’avenir que nous voulons, pour nous et nos enfants.

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Nous dérivons sur un paquebot en détresse, gouverné et dirigé par de

haut-gradés et intellectuels, alors que chacun et chacune de nous peut

construire une embarcation adaptée à ses besoins, goûts et tendances,

et ce en accord et conciliation avec les autres et la nature environnante.

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En d’autres mots, l’idée est d’aménager son « oikos » [= habitat, milieu],

en fonction de nos besoins, selon notre environnement et nos aspirations,

en gardant le cap et avançant boussole en main, tel le capitaine dun bateau,

tout en résistant aux divertissements et distractions, aux envies et impulsions.

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Certains craignent de ne pouvoir y parvenir, par manque de moyens matériels,

par insuffisance de courage et de force, de connaissance et de savoir-faire,

par peur de perdre plus que de gagner, peur de linconnu ou de changer.

D’autres apprennent quotidiennement à vivre avec simplicité et sobriété,

avec solidarité et bienfaisance. Ces derniers composent avec les moyens

du bord, avec les qualités naturelles et culturelles disponibles localement.

Ces derniers imaginent et visualisent, conçoivent et dessinent leur « futur

souhaité », puis expérimentent pas à pas, et le réalisent brin par brin.

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Nous voguons sur la même étendue d’eau. Nous partageons tous

et toutes la même terre et le même ciel. Sachant cela, « écologiser »

consiste premièrement à créer ensemble une passerelle commune

vers un devenir souhaité, puis à aménager des écosystèmes résilients,

des organisations sociales qui intègrent et concilient les singularités,

qui s’auto-organisent et s’adaptent, qui s’accordent avec le vivant,

avec les lois et logiques de la nature, avec ses cycles et ses rythmes.

Dès lors nous pouvons tendre vers une vie harmonieuse et pérenne.

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C’est oser, entreprendre et expérimenter, agir et éprouver, rater et braver.

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C’est éco-innover : c’est d’abord s’inspirer de la nature [stratégie du mimétisme]

et renouer avec l’instinct primaire, puis c’est initier et mettre en place des pratiques

et des organisations équitables, en respect de l’autre, de l’humain et du cadre de vie..

​

C’est se mobiliser et être solidaires dans l’initiation et la construction de formes

de vie écologiques, c’est-à-dire qui contribuent à l’adaptation, au renouveau

et au rééquilibrage des écosystèmes naturels et des organisations humaines.

​

C’est adopter une éthique relationnelle et agir en son juste sens. En pratique,

en tout temps et en toute situation, c’est être une personne éco-responsable,

de part ses sensibilités, pensées et paroles, de part ses actions et modes de vie.

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C’est être ouvert au changement : apprendre à surmonter sa peur de l’inattendu,

oser, parfois prendre un risque. C’est s’engager avec conscience et bienveillance,

pour Soi, pour l’environnementpour Autrui, pour la communauté de vie, la société.

​

Tout d’abord, c’est être à l’écoute des lois de la vie et des besoins humains de base.

​

C’est modérer nos envies, se satisfaire de la simplicité, réduire les consommations

d’énergie et les gaspillages, coopérer et valoriser les qualités présentes localement

[spécificités, diversité, sources d’abondance...], et cela afin d’être présent, vif et éveillé,

énergique et en santé, afin de trouver -et/ou de retrouver- l’autonomie et la sérénité.

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​Vivre des relations saines, c’est aussi apprendre à concilier la sensibilité et la raison :

la beauté et la bonté, l’art et la gestion, l’imagination et la vérité, la liberté et les règles

de vie, la diversité et la conformité, la création et l’organisation, le désir et l’équité, etc.

​

C’est avancer pas à pas, s’orienter en un juste sens, tendre vers un futur à la fois voulu

[imaginé, souhaité, pressenti par l’instinct] et possible [guidé par l’intuition, planifiable

selon les indices et les pistes qui se présentent], pour soi, pour le groupe et la société.

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​Autrement dit, la voie de l’écologisation humaine consiste à être à l’écoute des enjeux

du moment présent et du milieu, à être pleinement conscient des besoins de l’humain

et des lois de la vie, puis à initier des conditions de renouveau et de revitalisation, par

la mise en œuvre d’adaptations ou de mutations tant souhaitables que nécessaires.

 

A cette fin, les politiques écologiques invitent les individus et les organisations

à être plus responsables à l’égard de l’environnement et de l’humain. Elles encouragent

l’incarnation et la mise en application d’une responsabilité éthique, qui soit à la fois orientée

vers Soi, vers l’Autre et l’environnement. Cette éthique de la coopération répond d’une part

à des enjeux individuels et spécifiques, d’autre part à des enjeux collectifs et holistiques.

Le rôle des politiques est de soutenir les engagements et actes citoyens allant en ce sens.

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L’ÉCOLOGISATION SYSTÉMIQUE/HOLISTIQUE :

un processus du vivant, d’agrégation et d’aggradation

​

[Agrégation = réunion et intégration d’éléments distincts pour former un tout homogène]

[Aggradation = amélioration dynamique, reconstitution, revitalisation, inverse de dégradation]

 

Elle consiste à étudier, au niveau micro et au niveau macro, l’organisation et l’animation

du vivant et des écosystèmes, et notamment les liaisons entre leurs diverses composantes.

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À partir de cette compréhension globale, l’intention est de réunir et de valoriser les qualités

naturelles et humaines en présenceafin que cet écosystème puisse évoluer durablement.

​

Cette évolution écologique présuppose de suivre les principes du vivant et de la nature.

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Pour y parvenir, il s’agit d’acquérir la connaissance d’un fonctionnement systémique

dans toutes ses dimensions et à tous les échelons [l’énergétique et le physiologique,

le sensible et la logique, le spirituel et le psychologique, le culturel et le social, etc.],

et ensuite d’élaborer ensemble une intention commune –basée sur l’imagination de

possibles scénarii– et de la poursuivre par des actions à la fois pertinentes, cohérentes

et progressives, toutes destinées à construire un écosystème intégré, résilient et équilibré

[sachant que tout équilibre demeure relatif et soumis à des influences internes et externes].

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L’intelligence du vivant conduit à l’écologisation systémique, à l’évolution naturelle d’un système

dans sa globalité, c’est-à-dire conditionnée par les cycles et rythmes, lois et principes de la nature.

Certes, localement et ponctuellement, certains sous-écosystèmes se dégradent, de même que

d’autres systèmes interreliés et interdépendants. Ainsi, naturellement, des espèces décroissent

ou disparaissent, d’autres s’adaptent ou mutent, d’autres émergent et croissent. Les cycles

dictent les mutations, disparitions et naissances. Il en a toujours était ainsi, et, dans l’ensemble,

la vie continue. L’intelligence du vivant permet aux écosystèmes et à leurs divers composants

de s’adapter les uns aux autres, de s’autonomiser localement, communautairement et en réseau.

Ils font preuve de résilience et tendent vers un équilibre [relatif]. Cela dit, aujourd’hui, de multiples

activités humaines, aux impacts négatifs, bouleversent les cycles naturels et les écosystèmes.

Aussi, afin de survivre durablement, l’humanité doit changer ses comportements. A l’image

de l’autonomisation des écosystèmes naturels, les sociétés humaines et les individus qui les

peuplent peuvent tendre vers une autonomisation, une libre coopération et une émancipation.

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Il est alors primordial que les organisations sociales, que les actions et les pratiques humaines,

tiennent compte de la dynamique du vivant et de la composition des écosystèmes naturels,

puisque ce sont eux qui soutiennent et maintiennent la vie humaine, et non l’inverse.

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Dès lors, il est essentiel et vital de coopérer, cohabiter et se renouveler ensemble,

dans toutes les dimensions de nos systèmes d’appartenance et à tous les niveaux.

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En somme, l’écologisation systémique est un état de co-présence et un processus,

par lesquels les acteurs s’actualisent et évoluent conjointement. Ils développent des

capacités de coopération, de résilience et d’adaptation, et aussi parfois de transformation.

Pour ce faire, la solidarité et la coopération, le partage et l’entraide sont à mettre en pratique.

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* AUTONOMISATION HUMAINE = Processus de maturation physiologique, psychique et intellectuelle

par lequel un individu ou un collectif se libère d’un état de sujétion, parvient à prendre en charge

et à assumer ses idées et ses actions, sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale.

En suivant cette dynamique de progression, il acquiert la capacité d’user de la plénitude de ses

potentiels et de ses droits, s’affranchit d’une dépendance d’ordre social, moral ou intellectuel.

Dès lors, il acquiert les moyens de renforcer sa capacité d’action et son potentiel d’émancipation.

En ce sens, l’EMPOWERMENT [capacitation de penser et d’agir] est un « modèle-type de démocratie

participative ». Il est l’octroi de davantage de pouvoir à des individus ou à des groupes d’individus

pour agir sur les conditions socioéconomiques et écologiques auxquelles ils sont confrontés.

En outre, la démarche d’autonomisation implique une ÉMANCIPATION, c’est-à-dire l’action

de se libérer des contraintes ou de mettre fin à une tutelle. En effet, un individu tenu en tutelle

est gêné et contraint par quelque personne qui a pris une grande autorité sur lui, de manière

à ce qu’il ne puisse faire librement ce qu’il veut. Cette autorité s’impose et s’exerce pour

maintenir un ordre établi, pour contrôler, obliger et interdire. A contrario, la bienveillance

vise à protéger et sécuriser, à prendre soin d’une personne, d’un bien matériel ou

d’un écosystème naturel, tout en renforçant son autonomie et sa résilience.

L’autonomisation implique également une RESPONSABILISATION, c’est-à-dire

l’action de répondre de ses idées et de ses actes, d’assumer ses promesses

et ses engagements, autrement dit d’être le garant de quelque chose.

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